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La communauté éducative est unanime : l’apprentissage collaboratif est bénéfique pour les apprenant.e.s et ce, à tout âge. La collaboration est au centre des relations interpersonnelles dès les premières années de vie de toute personne: l’enfant s’initie à la vie de groupe et aux règles qui la sous-tendent, partage ses jouets et ses jeux puis reconnaît l’unicité de ceux qui l’entourent. Graduellement, ces relations interpersonnelles se complexifient au fil du développement de la personne et des expériences auxquelles elle est exposée.

Quelques bienfaits de l’apprentissage collaboratif

L’apprentissage collaboratif démontre de nombreux bienfaits. Parmi ceux-ci, l’un des plus importants est la motivation des élèves. En effet, la plupart des apprenant.e.s disent avoir l’impression de mieux réussir et d’apprécier davantage les matières dans lesquelles le travail d’équipe est permis (Slavin, 1995). Un deuxième avantage important de l’apprentissage collaboratif touche la sphère affective et relationnelle des élèves. Les élèves qui expérimentent ce type d’approche ont une meilleure estime de soi, mentionnent avoir plus d’amis, démontrent une plus grande acceptation des différences ainsi qu’une forte cohésion sociale.

Finalement, les approches collaboratives préparent de façon efficace les jeunes au monde du travail puisqu’elles mettent en valeur les compétences de création et d’interactions qui sont sollicitées dans la plupart des emplois.

Coopération ou collaboration

Bien que malgré leur définition soit plutôt semblable dans le dictionnaire, pour certains chercheurs, il existe bel et bien une différence entre la coopération et la collaboration.

Selon Henri et Lundgren-Cayrol (1997), la coopération se définit davantage comme un travail pour lequel les membres d’une équipe ont divisé la tâche. Ainsi, chacun aura la responsabilité d’une partie du travail qui fera ultimement partie d’un tout.

La collaboration, quant à elle, insinue plutôt une situation où tous les acteurs sont libres de partager leurs connaissances, de confronter leurs perceptions, de développer de nouvelles représentations et de les valider. La communication devient alors un élément essentiel du travail collaboratif.

Dans les deux cas, les membres d’une équipe travaillent dans un but commun, mais l’on peut imager la coopération et la collaboration sous la forme d’un continuum dans lequel la coopération sera privilégiée avec de jeunes enfants alors que la collaboration sera préconisée avec des groupes plus âgés.

Trois enfants travaillant ensemble sur un projet artistique dans une salle de classe, échangeant des idées et des matériaux.

La mise en place de l’apprentissage coopératif

Malgré l’unanimité des opinions quant aux bienfaits de l’apprentissage coopératif, certains enseignant.e.s se demandent comment mettre en place une approche qui aura les avantages escomptés sans les inconvénients malheureusement trop souvent observés: perte de concentration, perte de temps, jugement des pairs, désengagement, etc.

L’un des fondements essentiels au travail collaboratif efficace est la conscience du but ainsi que de sa responsabilité individuelle dans l’atteinte de ce but (Slavin 1995, 2009; Rohrbeck et al., 2003; Webb, 2008). Autrement dit, l’apprenant.e doit savoir quel est le but à atteindre et reconnaître que le travail de chaque coéquipier est essentiel dans l’atteinte de cet objectif.

Mais comment susciter cet engagement auprès de tous les membres d’une équipe? C’est ce qui semble le plus difficile à mettre en place pour les enseignants selon les chercheurs qui se sont penchés sur la question.

Plante (2012) mentionne que les attitudes des élèves envers l’école et l’esprit de coopération peuvent être influencés par le climat qui est instauré en classe. Ainsi, une classe dans laquelle l’enseignante aura  implanté un sentiment de communauté par la mise en place d’activités d’apprentissages en groupe, d’activités où le partage, l’entraide, la solidarité et le respect sont mis en valeur ainsi que par l’élimination d’activités compétitives aura de meilleures chances d’engager tous les élèves du groupe lors d’activités collaboratives.

De plus, le projet SPRinG qui a été expérimenté entre 2000 et 2005 au Royaume-Uni a démontré qu’accompagner les enseignant.e.s dans la mise en place d’activités d’enseignement favorisant les habiletés sociales, la communication et le travail d’équipe a permis d’obtenir des résultats très positifs. Ainsi, les élèves ayant suivi le programme SPRinG ont démontré une plus grande implication et un plus grand engagement dans les tâches attribuées. Les chercheurs ont aussi observé que ces élèves réussissaient à tenir des discussions de plus haut niveau que les autres élèves n’ayant pas participé au projet de recherche. Par conséquent, les enseignant.e.s et les élèves doivent être formés au travail collaboratif pour que celui-ci ait un impact positif.

En terminant, voici en rafales quelques habiletés qu’il est nécessaire d’enseigner explicitement à vos élèves et qui favoriseront le travail collaboratif dans votre classe:

  • Habiletés de communication
    Parler chacun son tour, parler de manière claire, s’assurer d’être compris, écouter les autres et s’assurer d’avoir compris, demander de l’aide;
  • Habiletés interpersonnelles
    Gérer les conflits et les divergences d’opinions, verbaliser les problèmes, être à la recherche de solutions, faire confiance aux autres;
  • Habiletés organisationnelles
    Coordonner le travail, définir des rôles et partager des responsabilités, respecter ses engagements, réfléchir sur le fonctionnement du groupe.

Ressources
Gouvernement du Québec. Ministère de l’Éducation (2006) Les compétences transversales p.22-23
Maudet, Jean-François (2013) Enseigner le travail en équipe en EPS. Revue no5, juin 2013 Le travail en équipe
Reverdy Catherine (2016). La coopération entre élèves : des recherches aux pratiques. Dossier de veille de l’IFÉ, n° 114, décembre. Lyon : ENS de Lyon.
Rouiller, Yvianne. (2019) Définir et développer la collaboration/coopération. HEPVs Réseau papier
Slavin, R.E. (2010) Apprentissage coopératif: pourquoi ça marche? ? In H. Dumont, D. Istance, & F. Benavides (Eds.), Comment apprend-on? La recherche au service de la pratique (pp. 171-189). Paris, France: Éditions OCDE.
TELUQ. Trousse pour le cours Communication et collaboration télématique – En ligne. Disponible en ligne: https://www.teluq.ca/tec6385/trousse/trousse.htm