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Il existe de nombreuses approches dans le domaine de l’éducation visant la réussite de tous les élèves. Ce mois-ci, nous présenterons la différenciation pédagogique qui permet aux enseignants d’ajuster leurs interventions afin de répondre à l’unicité des apprenants composant leur classe.

Qu’est-ce que la différenciation pédagogique?

La différenciation pédagogique est l’ensemble des interventions mises en place par un enseignant ou un éducateur dans le but de s’adapter aux besoins, aux capacités et aux champs d’intérêt de leurs élèves. Ainsi, le rythme d’apprentissage mais aussi les préférences d’apprentissage des élèves seront respectés. Elle se fonde donc sur le principe d’hétérogénéité des groupes et reconnaît les caractéristiques propres à chacun des individus qui les composent.

Autrement dit, les enseignants qui mettent en place la différenciation pédagogique dans leur classe proposent différents moyens à leurs élèves afin d’arriver à leur but. Celle-ci se décline en trois niveaux : la flexibilité qui touche l’ensemble des élèves de la classe, l’adaptation et la modification, qui quant à elles ne touche que quelques élèves ciblés.

La flexibilité

La différenciation pédagogique par la flexibilité s’adresse à l’ensemble du groupe. Elle peut être intuitive ou planifiée par l’enseignant et vise à ce que tous les élèves puissent atteindre les objectifs d’apprentissage.

De ce fait, l’enseignant peut différencier les contenus c’est-à-dire les connaissances, les stratégies ou les compétences enseignées. La différenciation peut aussi influencer les processus tels que les interventions effectuées, les ressources utilisées et le choix des stratégies utilisées par les élèves. L’enseignant pourrait aussi agir sur  les structures comme l’aménagement de la classe ou le regroupement des élèves. Finalement, la différenciation peut toucher les productions, c’est-à-dire le moyen par lequel les élèves présenteront les apprentissages réalisés.

Offrir des supports visuels pour gérer son temps, offrir des lectures différentes, laisser le choix quant à la production finale des travaux (à la main, à l’ordinateur, audio, vidéo, etc.) et varier les modalités de travail (seul, en équipe, en grand groupe) ne sont que quelques exemples de flexibilité qui peuvent être mis en place en classe.

L’adaptation

La mesure d’adaptation est une intervention toujours planifiée et spécifique à chacun des élèves ciblés. Elle fait suite à plusieurs observations et une collecte d’informations pour établir un portrait juste de l’élève, de ses compétences et de ses besoins. Les adaptations mises en place à la suite de ce portrait lui permettront de se développer et de démontrer ses compétences. Elles peuvent toucher les mêmes leviers que la flexibilité, c’est-à-dire les contenus, les processus, les structures et les productions. Contrairement aux mesures de flexibilité, les adaptations seront, quant à elles, consignées dans un plan d’intervention.

Puisqu’elle s’adresse à un plus petit nombre d’élèves, la mesure d’adaptation se superpose à la flexibilité. Les élèves ainsi touchés par les mesures d’adaptation auront aussi accès aux mesures de flexibilité disponibles pour l’ensemble des élèves de leur groupe.

L’utilisation d’aides technologiques, l’opportunité de disposer de plus de temps pour effectuer une tâche ou modifier la taille de la police d’écriture lors d’une tâche sont quelques-unes des mesures qui relèvent de l’adaptation.

La modification

La modification est une mesure qui se juxtapose à la flexibilité et à l’adaptation et qui modifie les attentes par rapport au programme de formation.  Elle est instaurée lorsque l’élève n’est pas en mesure d’atteindre les objectifs qui ont été fixés pour lui et l’ensemble de ses pairs. Ainsi, de nouveaux objectifs seront élaborés et seront consignés dans un plan d’intervention. Les mesures de modification sont aussi inscrites sur le bulletin de l’élève et peuvent avoir un impact sur une ou plusieurs matières.

Différencier sa classe

Pour faire place à la différenciation pédagogique en classe, l’enseignant doit se placer dans une position d’accueil face à ses élèves et à leurs différences. Par conséquent, il lui sera impossible de mettre en place de bonnes interventions de différenciation sans avoir une connaissance approfondie des apprenants qui se trouvent devant lui.

Il lui faudra aussi bien connaître les leviers de différenciation qui sont à sa portée, mais aussi réfléchir aux meilleurs moyens de les mettre en place. Des questions telles que «Quoi? Pourquoi? Quand? Comment?» pourront pister ses réflexions.

Terminons avec l’inspirante définition de Gillig (1999) qui pourra guider tous les éducateurs dans la mise en place de la différenciation pédagogique: «Il s’agit en fait de trouver divers moyens d’amener chaque élève au maximum de son potentiel».

N’est-ce pas l’objectif ultime de l’école?


Références:
AQEP. Leroux, M., Paré M. Comment peut-on définir la différenciation pédagogique ? Revue Vivre le primaire, vol. 29, no.1, Hiver 2016.
CRIFPE (2015). Formation et profession. Dossiers : Mise en œuvre de pratiques de différenciation pédagogique : ressources, défis et dispositifs d’accompagnement. L’organisation du travail scolaire et recherche d’efficacité. Revue scientifique internationale en éducation. Vol.23, numéro 3
De Koninck, G. (2006). Faire de la différenciation : pourquoi, comment et quand? Québec français, (142), 70–72.
Gouvernement du Québec. Ministère de l’Éducation. (2021). Différenciation pédagogique. Soutenir tous les élèves pour favoriser leur réussite éducative.